Si tu me suis sur Twitter,
Tu sais que cette semaine j’ai beaucoup parlé de sodomie et de sa version «pegging», qui signifie une forme de sodomie en utilisant un gode ceinture ou un harnais.
Et donc tu te doutes que cette sexolettre va aborder ce sujet, car j’ai un peu plus de place pour écrire que sur Twitter où le nombre de caractères est très limité.
J’aimerais juste dire : franchement, j’adore ça. Vraiment.
Est-ce parce que cela permet d’inverser les rôles ? Non, pas dans mon cas, car je suis aussi très active quelle que soit la pratique sexuelle, je n’ai pas besoin de pénétrer l’anus de quelqu’un pour cela.
Il s’agit plutôt d’avoir le plaisir de voir la personne devant moi en total lâcher-prise. Sans ce total lâcher-prise, la sodomie est douloureuse donc impossible. Et donc j’apprécie à sa juste valeur le fait que l’on me fasse confiance pour cela.
Primo, on ne commence pas le rendez-vous en sortant le gode-ceinture et youplaboum.
Non. C’est une pratique comme une autre, et comme toute pratique, elle demande à ce qu’on en ait envie là, sur le moment. Elle demande à ce que l’excitation soit déjà pas mal montée. Elle arrive donc après des câlins, des bisous, des caresses sexuelles, etc…
Bien sûr, la personne qui reçoit la sodomie peut tout à fait être active, mais la plupart du temps, une grande partie du plaisir réside dans le fait de se laisser aller, être tout entier concentré sur les sensations que cela procure, et pouvoir guider concernant l’intensité, la profondeur, le mouvement.
Pour moi ce sont des moments comme dans une bulle intemporelle. Je suis là avec la personne, absolument concentrée sur son bien-être, et cela me procure une paix rayonnante dans tout le corps. Ce qui m’importe le plus, c’est de suivre ce qui est bon pour l’autre à ce moment-là.
Je sais à fois de par mes lectures, mais aussi de par certaines confidences que l’on m’a faites, que se laisser sodomiser par une femme, pour un homme hétéro, n’est pas si simple psychologiquement parlant (pas toujours certes, mais très souvent). Il y a une barrière mentale à faire tomber : celle de la féminisation. Nous vivons dans une société misogyne, et être un homme, c’est surtout, surtout, ne pas être une femme. Et qu’est-ce qui caractérise une femme dans les clichés de notre société ? Sa passivité dans le sexe, sa réceptivité, sa vulnérabilité, sa pénétrabilité.
Finalement, se laisser pénétrer pour un homme, peut revenir dans la tête de beaucoup (y compris des femmes), à se laisser dominer alors qu’on doit être dominant, montrer sa fragilité alors que l’on se doit d’être fort, être passif alors qu’on doit être dans l’action.
Mais franchement, ces injonctions sont aussi épuisantes et douloureuses.
N’as-tu pas envie, parfois, souvent, de les laisser tomber ? De pouvoir toi aussi pleurer, te montrer vulnérable, faire confiance, te laisser faire ?
Je pense que la sodomie est une des pratiques sexuelles qui permet le plus cela, de par ce qu’elle représente, de par les peurs qu’elle peut susciter, de par les tabous qu’elle demande de dépasser. Bien évidemment, ce n’est pas la seule, et loin de moi l’idée de vouloir créer une injonction à ce propos. Il est tout à fait possible de vivre ces moments de laisser-aller lors d’une fellation, d’un massage, ou autre.
En tous cas, que tu sois un grand adepte de cette pratique ou que tu aies envie de tester pour la première fois, n’hésite pas à m’en parler lors de la prise de rendez-vous.
Je profite de cette lettre de Janvier pour te souhaiter une année 2023 pleine de douceur, de sensualité et de découvertes, sexuelles ou non !
Je t’embrasse,
Anna