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Les préliminaires

ice cream, dessert, sweet

Aujourd’hui, j’aimerais te parler de ce concept.
Oui, pour moi c’est un concept, et non quelque chose d’intangible.

Le mot préliminaire, dans son sens même, signifie que c’est un truc qu’on fait « avant » quelque chose d’autre.

La plupart du temps, dans le sexe hétéro, les préliminaires, c’est ce qu’on fait « avant » la pénétration, en tous cas, c’est la définition que la majorité de mes abonné·e·s Twitter ont retenue.

Ça rentre dans le script classique hétérosexuel (voire même gay, si les concerné·e·s peuvent en dire plus ça m’intéresse !) de la sexualité. J’appelle ça (et je n’ai pas inventé cette expression), le tryptique « préli, péné, éjac’ ».

Pour d’autres, c’est tout ce qui n’est pas génital, ou encore, tout ce qui survient avant un rapprochement physique. Ces manières de voir les préliminaires déplacent un peu le curseur de la relation sexuelle, et lui donne une tonalité moins schématique. Si l’on considère comme préliminaires les regards, les paroles échangées, tous les signes non-verbaux, et que tout ce qui arrive de physique ensuite est une relation sexuelle, qu’il y ait pénétration ou pas, qu’il y ait orgasme ou pas, alors on sort du tryptique classique.

On se rapproche alors de la relation sexuelle telle que la conçoivent les lesbiennes ! Eh oui, chez les lesbiennes, pas de tryptique « préli, péné, éjac’ », et elles ont donc pu définir les relations sexuelles en dehors des scripts habituels.

Est-ce que les préliminaires c’est vraiment du sexe ? La plupart du temps, oui. Car nombreuses sont les personnes qui considèrent la fellation ou le cunnilingus comme des préliminaires. Autant on pourrait pinailler sur les caresses (sexe ou pas sexe?), autant il n’y a aucun doute sur le sexe oral. Pourtant, en les traitant de « prélis », on les relègue à une position subalterne, secondaire. Et la pénétration serait l’ultime pratique sexuelle.

A tel point que c’est d’ailleurs la pénétration qui définit très souvent si une personne est vierge ou non. Un sujet à part entière d’ailleurs, dont j’ai super hâte de parler dans d’autres sexolettres.

Le souci avec le concept de préliminaires, c’est que c’est une norme.
Parce qu’en soi, je n’ai rien contre le tryptique « prélis, péné, éjac’ ». Ça peut être ultra kiffant pour tout le monde, si on prend soin du fait que ce ne soit pas toujours la même personne qui jouit et toujours la même personne qui ne jouit pas.


Le problème vient bien du fait que c’est une prescription, que la plupart des gens reproduisent ce schéma sans même le questionner. Et quand on reproduit quelque chose parce que « c’est ça qu’il faut faire », sans prendre le temps de sentir « de quoi j’ai vraiment envie là tout de suite, et ma/mon partenaire ? », alors c’est l’autoroute garantie vers la pression de performance, et les parasitages qui vont avec.

Et justement, j’ai une vision un peu différente de la norme concernant la sexualité, bien qu’on en parle de plus en plus.

Alors je t’invite à vraiment te questionner.
Pourquoi appelle-tu certains actes sexuels des préliminaires ? Quelle importance donne tu à ces pratiques ? Si tu aimes ne faire « que des prélis », pourquoi continuer d’appeler ça des préliminaires ? Je sais qu’il y a parmi mes abonné·e·s des personnes qui n’aiment pas la pénétration, et qui se contentent volontiers de ce qu’on appelle communément des préliminaires. De mon point de vue, les préliminaires ça n’existe pas. Il y a des pratiques sensuelles, d’autres sexuelles, et peu importe l’ordre dans lequel on les fait, ou ne les fait pas.

J’aime bien l’expression « faire du sexe ». Ça englobe toutes les pratiques :

Se faire des caresses sur tout le corps pendant des heures, c’est faire du sexe.
Tailler une petite pipe rapide dans un coin, c’est faire du sexe.
Kiffer un cunnilingus pendant un temps infini, c’est faire du sexe.
S’embrasser, puis faire une pénétration/circlusion*, puis stopper, puis faire des papouilles, puis s’enlacer, puis s’embrasser à nouveau, puis tout arrêter, c’est aussi faire du sexe !
Doigter c’est faire du sexe, lécher l’oreille c’est faire du sexe, caresser les cheveux c’est faire du sexe, etc.
Je parle bien sûr de quand « l’intention sexuelle » est là, car on peut caresser les cheveux de quelqu’un et que ça ne soit pas du tout du sexe !

*Circlusion : terme pour nommer l’acte par lequel le vagin enserre un pénis, un sextoy, etc…

Je vais finir cette sexolettre avec quelques questions, n’hésite pas à donner les réponses sur twitter, ou en réponse à cette lettre. Je lis tous les mails.

As-tu le sentiment de vraiment faire du sexe lorsqu’il n’y a pas de pénétration vaginale ?

Ou as-tu le sentiment que c’est incomplet ?
Que pense-tu du fait que je considère que les préliminaires n’existent pas vraiment ?

Des bises et à très bientôt dans ta boîte mail !

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